Léger Sébastien
RI 11/01/2001
La guerre des Malouines
Depuis l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en 1979, le chômage ne cesse de s’aggraver, les émeutes se succèdent et le pays est victime du terrorisme de L’IRA. En avril 1982, le Royaume-Uni continue de traverser une crise économique majeure. Pourtant, les signes de l’accalmie sont déjà observables : de nouveaux emplois sont créés, l’inflation semble contenue. Lorsque le conflit des Falkland éclate(Falkland était un trésorier de la Royal Navy, et les Anglais ont baptisé les Malouines ainsi), l’opinion publique est révoltée et soutient la politique de fermeté menée par la Dame de Fer. En effet, la Grande-Bretagne occupe ces îles depuis près de 150 ans et les habitants de l’archipel sont britanniques à une écrasante majorité. Quels sont les arguments avancés par les différents acteurs britanniques lors de la guerre ? Comment a-t-elle été vécue si loin du théâtre d’opérations (d’où l’importance de la maîtrise de l’information) ?
I) Le gouvernement et l’armée
Thatcher s’appuie d’abord sur le droit et la diplomatie pour permettre à l’armée de préparer l’affrontement. A 8000 miles des îles, monter une telle opération nécessite une logistique importante et une collaboration étroite entre armée et War Cabinet. Le Royaume-Uni cherche des soutiens parmi ses alliés et tente, parallèlement aux opérations militaires, de faire pression sur la junte argentine par le biais de l’ONU et des sanctions économiques.
II) Les médias et le Parlement
Mener une guerre en démocratie impose une communication entre l’exécutif et le législatif. Or ceci pose évidemment des problèmes, car les décisions doivent être secrètes. Dans les faits, le Parlement (notamment l’opposition travailliste), soutient le gouvernement, ce qui explique qu’il consent à ne pas intervenir. La presse est quant à elle sévèrement contrôlée, mais elle s’autocensure parce qu’elle défend l’idée de la reconquête. Sur le terrain, la presse reçoit les informations (généralement censurées) que l’armée veut bien lui fournir.
III) L’opinion publique : agitée par la fièvre nationaliste ?
Évidemment, la censure est un moyen de contrôler l’opinion publique. La population , durement touchée par la crise économique aurait pu penser que mener une guerre pour quelques îles sans attrait et supporter un coût humain et financier était inutile, voire criminel au regard des préoccupations du quotidien. Pourtant , les Britanniques considèrent que leur territoire, leur Empire est menacé, et que ce sont « les fascistes argentins » qui agressent des sujets de la Couronne. Selon les sondages, l’opinion aurait soutenu à la fois le principe et la gestion de la guerre.
Conclusion
« La leçon des Falkland est que la Grande-Bretagne n’a pas changé et que cette nation a toujours ces qualités à toute épreuve qui resplendissent à travers notre histoire. » Cette déclaration de Margaret Thatcher à l’issue du conflit éclair résume l’état d’esprit qui a prévalu en 1982. La polémique actuelle du Belgrano ne semble pas déranger les Britanniques. Les vétérans sont d’ailleurs déterminés à maintenir la vision d’une guerre légitime et « loyale ». Néanmoins, les médias s’interrogent sur l’utilité d’une guerre qui aura coûté 35 milliards de livres et la vie de 236 Anglais.
La Dame de Fer a évidemment recueilli les fruits électoraux de cette victoire aux élections générales de 1983. La guerre des Falkland a contribué à ce triomphe, mais le redressement économique, selon des chercheurs de l'université du Sussex, en serait la principale explication.
Lawrence Freedman,Britain and the Falklands War, Blackwell,1988
http://www.britains-smallwars.com/links/falklinks.html (site de liens)
http://www.yendor.com/vanished/falklands-war.html (chronologie)
http://www.geocities.com/Pentagon/Quarters/8146/ (la guerre vue par un habitant de Plymough)
http://www.univ-pau.fr/~parsons/05-P1CH2.HTM
et http://usmcug.usm.maine.edu/~history/review/RevEssay6.htm (problème des médias)
Annexes
. Carte des possessions britanniques
. Discours de Margaret Thatcher, le 3 avril 1982 à la Chambre des Communes