Exposé d’histoire
Manon AMOURETTI
PENDANT LA GUERRE FROIDE
Introduction :
L’Entre-Deux guerres avait affirmé l’importance du cinéma comme mass
media ; l’Allemagne nazie et la Seconde guerre mondiale en avaient fait un
outil idéal de propagande. Quand, à la fin des années quarante, se met en place
un monde bipolaire, le rôle du septième art ne fait que se renforcer.
En
effet, parce que la Guerre Froide est avant tout une guerre idéologique, parce
que, « guerre improbable », elle appartient elle-aussi davantage au
domaine de la fiction, parce que le voisin - l’Occidental ou le soviétique –
demeure relativement inconnu, le cinéma occupe dans les politiques des deux
blocs une place stratégique : il est à la fois un vecteur de l’idéologie,
en tant qu’il agit sur l’imaginaire collectif, un vecteur de la puissance
technologique, en tant qu’industrie, et un vecteur de la puissance économique,
en tant que bien de consommation. C’est pourquoi, dès le lendemain de la
seconde guerre mondiale se met en place une véritable « guerre des
images », tandis que les pouvoirs publics s’organisent pour contrôler la
production cinématographique. Quels ont été les contenus, les évolutions, et
surtout l’impact de cette guerre froide au cinéma ?
I-UN OUTIL IDEAL DE PROPAGANDE
A-Le contrôle de la
production
.Les structures étatiques
.Le fonctionnement de la censure
B-La déformation de la
réalité
.Le film documentaire
.La relecture de l’histoire
.Le film d’espionnage
C-Symboliques et
imaginaires
.Représenter l’autre
.Se représenter
.L’autre : un faire-valoir
II-LE LEADERSHIP
HOLLYWOODIEN
A-La prédominance financière et technique
B-La domination
politico-économique
.Le concept de « free flow of information »
.Les institutions nationales et internationales
.L ‘exemple des accords Blum-Byrnes
C-« L’usine à
rêves »
A-Le 7ème
Art en URSS : caractéristiques
B-Diffusion et
réception du cinéma soviétique
.Relais…
…et résistances
C-Perméabilité de
l’opinion publique à la propagande ?
Conclusion :Tout au long de la Guerre froide,
le cinéma a donc suivi les fluctuations des relations internationales et,
malgré les oppositions qu’il a rencontré, influencé les mentalités collectives,
au travers des représentations que les
différents blocs proposaient d’eux-mêmes – en sauveurs de l’humanité le plus
souvent - et de l’autre : capitaliste oisif, dangereux envahisseur de
l’espace ou espion perfide…
La "guerre des images" exigeait cependant plus qu’un raid brutal de propagandes stéréotypées et caricaturales. Il s’agissait de proposer à un public de plus en plus critique des visions moins manichéennes, plus crédibles. Il s’agissait également d’allier à la puissance de l’idéologie celle de la technique et de l’économie. Enfin, il s’agissait de suivre une politique d’expansion culturelle internationale. Or l’URSS, en tentant d’asseoir son contrôle sur l’industrie cinématographique par des méthodes trop autoritaires, et en se concentrant sur sa zone d’influence immédiate, a vu sa propagande discréditée. Les Etats-Unis, en mobilisant un arsenal extrêmement diversifié de moyens, ont en revanche réussi à bâtir un système de propagande plus efficace, qui s’est imposé à l’échelle mondiale.
Mais le cinéma hollywoodien a perdu, avec la fin de la
Guerre froide, une des assises les plus solides de cette propagande :
comme le soulignait en 1992 le journaliste François Forestier,« Rambo
chômeur, Smiley retraité, le docteur Folamour soigné et James Bond
horticulteur », Hollywood semble manquer d’inspiration. En témoignent
plusieurs films récents, comme Le Saint ou Goldeneye, qui, en présentant de
manière caricaturale le Russe comme le « méchant » de l’intrigue,
reproduisent et ancrent les stéréotypes des écrans de la Guerre froide.
Bibliographie
S .Bernstein et
P.Milza, Histoire du XXème siècle,
Hatier,1997
R.Taylor, Film
propaganda-Soviet Russia and Nazi Germany, I.B.Tauris, New York 1998
P.Griset, Les Revolutions de la communication,
Hachette, 1993
Marc Ferro, Analyse de films, analyse de societés,
Hachette, 1975
Marc Ferro, Cinéma et Histoire, Folio, 1993
Anne-Marie Bidaud, Hollywood et le rêve américain, cinéma et
idéologie aux Etats-Unis, Masson, 1994
Mira et Antonin Liehm, les cinémas de l’Est, de 1945 à nos jours,
Cerf, 1989
Jacques Ellul, Propagandes, Economica, 1990
L'histoire, n°151, janvier 1992
Sur Internet :
Colloque sur
l’information pendant la Guerre froide sur http://www.unicaen.fr/
Page
intéréssante sur la prédominance d’Hollywood sur www.cadrage.net/dossier/hegemoniehollywoodienne2.html.
Voir
aussi www.pages.infinet.net/aphcq/dossiers/cinema.html28k.
Filmographie :
.Cinéma soviétique -Une Grande Vie, Leonid Lukov, 1940-46
Ivan le Terrible,
Sergei Eisenstein, 1945-47
Le Serment,
Mickail Chiaureli, 1946
La Chute de Berlin,
Mickail Chiaureli, 1949-50
Les Cosaques du Kouban,
Ivan Piriev, 1949
Quand passent les
cigognes, 1956
L’Enfance d’Ivan,
Takovsky, 1962
La Vérification,
Alexeï Guerman, années 70
.Cinéma américain - I was a communist for the FBI, Douglas, 1951
Les monstres attaquent ! ,
La Chose d’un autre monde, L’Invasion
des profanateurs de
sépulture… : années 50
My son John, 1952
Le docteur Folamour,
Stanley Kubrick
Rambo II, la mission
A la poursuite
d’Octobre rouge, J.Mc Tiernan, 1990
Le Saint,
Phillip Noyce
Autres – Vive
Staline, L’Homme que nous aimons le
plus, France, 1949
Le troisième homme, Carol Reed,
Royaume-Uni, 1949
Le Village
condamné, Martin Hellberg, 1951
Cendres et diamants, A.Wajda, Pologne
L’Homme de Marbre, A.Wajda
L’Aveu, Costa-Gavras, Grèce, 1970
Etat de siège, Costa-Gavras